fiche environnement : "OGM: effets directs sur la santé".

Publié le par semeur34






Dans une plante génétiquement modifiée, (GM) un  
« morceau d’information » d’un autre être vivant a été introduit : un gène d’une autre plante, d’une bactérie… Dans le cas des plantes, on pense, généralement, que si ce gène ne provoque pas de problème de santé quand il appartient à la plante  donneuse, il n’aura pas de conséquences si on l’absorbe dans la plante receveuse.

 

C’est une erreur. Car l’importation  de ces gènes entraîne aussi une modification des protéines de la plante receveuse. C’est le cœur du problème  il  n’y a pas équivalence en substance  entre un maïs normal et un maïs GM  [1]. Et une réactivation de toxines, bloquées à l’origine, est même possible par recombinaison génétique. [7] 

 

Par ailleurs, des plantes GM, cultivées en plein champ, contaminent les autres plantes sans difficulté (les plantes  « terminator » ne rendent pas les pollens inactifs). La culture  en plein champ a pour  conséquence de rendre interfécondables des plantes qui ne l’étaient pas. Les compagnies d’assurance ne s’y trompent pas. Elles   refusent de couvrir le risque de contamination croisée, qu’elles   considèrent comme certain [2].

 

Au gré des modifications génétiques  voulues et des contaminations croisées incontrôlées, provoquées par la culture d’ OGM en plein champ,  nos aliments quotidiens vont donc contenir des protéines modifiées. Dont certaines seront incompatibles avec nos enzymes digestives.


L’ACTION DES ENZYMES 


Pour  construire  notre  corps  au quotidien, les aliments doivent obligatoirement être traités par nos enzymes digestives qui les dégradent.

Nos enzymes ne sont pas prévues pour toutes les protéines inconnues. Certaines enzymes ont une très haute spécificité et la totalité des molécules de notre nourriture ne pourra plus être

correctement traitée. C'est-à-dire que nous allons manger, sans rien remarquer, des aliments GM qui auront un aspect et un goût normaux. Mais  nos enzymes ne pourront pas en utiliser les protéines modifiées pour construire et entretenir notre corps.

 

Plus grave: on sait qu’absorber des protéines mal « dégradables » a des conséquences. Les souris nourries aux OGM ont des problèmes : poumons, reins, foie, sérum sanguin, problèmes de poids (les mâles maigrissant, les femelles grossissant...).

 

Pourquoi nos enzymes ne pourraient-elles s’accommoder de ces nouvelles protéines ? Les enzymes ne pourront s’adapter à la totalité des nombreux aliments modifiés, car elles agissent comme une clef avec  une serrure, en se clipsant parfaitement, un bref instant aux substrats (nos aliments). C’est pourquoi la nature nous a pourvus d’un bon stock d’enzymes :  nous avons un joli trousseau de clefs. Mais ce n’est pas un passe-partout : il est donc patent que certains substrats GM ne pourront pas être correctement  dégradés [3].

 

Certains substrats pourront avoir des conséquences aberrantes : des molécules alimentaires GM pourront avoir une structure leur permettant de se lier aux sites actifs de nos enzymes, mais induire leur inhibition. A l’inverse, d’autres molécules GM pourront provoquer une activation incongrue de nos enzymes et perturber  l’équilibre cellulaire. Il pourra également y avoir dévalorisation de notre capital enzymatique, à la suite de liaisons aberrantes à l’ADN de certaines protéines, entraînant une modification de la transcription du gène codant pour l’enzyme.

 

CONSEQUENCES DIRECTES

Grâce aux patients atteints de déficience enzymatique, on a étudié les répercussions sur la santé de l’impossibilité d’action des enzymes sur certaines protéines. L’incapacité des enzymes à bien dégrader les aliments, à correctement « casser les protéines en petits morceaux »,  entraîne un rabotage au niveau de l’intestin grêle, dont la paroi ne peut plus « filtrer » correctement ce qui passe dans le circuit sanguin [4].

 

Des molécules mal dégradées circulent dans le sang: c’est ce qui déclenche la maladie. Le corps cherche à se débarrasser des intruses, de différentes façons. Selon les individus, il crée des pathologies diverses : pathologies d’encrassage, lorsque le corps tente de stocker ces molécules dans certaines cellules ou dans certains tissus, au gré des affinités de structure. Pathologies caeliaques. Pathologies d’élimination (problèmes ORL  à répétition, mala- dies de peau…)  lorsqu’il essaie de faire sortir « autrement » ce qui est passé par erreur dans le sang. Et, plus graves, car très invalidantes, les pathologies dites « auto » -immunes, certaines de ces molécules provoquant réponses immunitaires et réponses inflammatoires si fortes qu’elles s’attaquent aux structures porteuses.

 

Une étude sur des rongeurs, menée sur 10 ans par le CSIRO, le plus grand organisme de recherche publique d’Australie, illustre ce propos, et met bien en évidence les dégâts que peut causer UN SEUL OGM sur la santé. En effet, la totalité du groupe de souris nourries avec des petits pois GM a réagi en présentant une réponse immunitaire (augmentation des anticorps dans le sérum sanguin).

 

Il serait très hasardeux d’essayer de faire changer la mécanique de haute précision de nos enzymes, équilibre remarquable et fragile.

 

Pour une bonne santé la seule solution consiste à  n’introduire dans le corps qu’un minimum d’aliments auxquels nos enzymes ne sont pas adaptées.

 

Certains feront remarquer que les améliorations de plantes ne datent pas d’hier et que les paysans les ont toujours pratiquéestranquillement. C’était vrai. Mais les cultivateurs se sont vus retirer la maîtrise des semences. Et l’accélération  de ces améliorations, ces cinquante dernières années, ont justement commencé à avoir des conséquences sur la santé. Par exemple, on dénombre une véritable explosion de personnes qui déclarent des pathologies en mangeant tout simplement du pain. Car celui-ci comporte à présent trop de protéines gluténine et gliadine pour le système digestif. En  effet, sous la pression de l’industrie boulangère, les blés ont été « améliorés » pour devenir de plus en plus riches en gluten,  donnant des farines plus élastiques, plus gonflantes [5] Mais qu’est-il advenu de la santé ? 

 

Il faut savoir qu’on a mis très longtemps à repérer l’intolérance au blé (différente de l’allergie au blé, en progression constante également),  qui touche à présent une personne sur 100 (étude épidémiologique réalisée dans 4 pays européens) [8]. Le problème est devenu tellement courant que des rayons entiers « sans gluten » sont arrivés dans les grandes surfaces.

 

Les protéines de gluten « boostées » agissent comme on a vu plus haut, et les intolérants développent, au choix, l’une des pathologies décrites. L’histoire des protéines du pain est un bon paradigme de ce qui va se passer.

 

Mais, dans le cas de ces patients, on n’a affaire qu’à une ou deux protéines responsables, bien identifiées, et la parade au problème est  simple: il leur suffit de supprimer la cause, c'est-à-dire de cesser de manger du pain de céréales. Il est à noter qu’aucun médicament ne marche. Ces gens s’en sortent parce qu’il existe d’autres choses non modifiées à manger. L’éviction de l’aliment contenant les protéines responsables fonctionne, mais ces personnes ne sont qu’en rémission. La réintroduction, même minime, de l’aliment les fait rebasculer dans la pathologie.

 

Mais qu’arrivera-il si les aliments à protéines aberrantes se multiplient, multipliant les causes d’intolérance ? Si, en l’absence d’étiquetage (0,9 % d’OGM toléré dans le « sans OGM » est un non-sens sanitaire), on ne peut pas identifier les protéines coupables, et qu’il n’existe plus de produits non contaminés de remplacement ? Les humains et les animaux, nourris aux OGM, présenteront un terrain inflammatoire chronique. Les femmes, au système hormonal plus complexe, seront les plus touchées. (Les USA ne peuvent être pris comme exemple d’innocuité. L’étiquetage des OGM n’existe pas là-bas. On ne peut pas les relier aux problèmes de santé).

 

Comment identifier la protéine causale d’une maladie, au sein de la multitude de protéines modifiées qu’un individu ingurgitera, en absorbant des OGM, mais également  des plantes qui ne seront même pas  répertoriées comme GM (mais qui en auront acquis les caractéristiques au gré du vent et des pollens)?

 

Qui échappera au problème ?

 

L’enjeu est gravissime. Car on doit  ajouter les effets sur la santé des résidus d’herbicides totaux DANS les plantes GM,  dont la plupart sont modifiées dans le but de tolérer (c'est-à-dire  absorber sans mourir), les herbicides répandus dans  les champs.  Les autres sont transformées pour produire elles-mêmes de l’insecticide dans toutes les parties de la plante, grains compris. De plus, on utilise comme   marqueurs des OGM, des gènes de résistance aux antibiotiques..

Sans parler des disséminations (par le  vent, les virus, les bactéries du sol), d’informations génétiques permet- tant aux plantes sauvages de produire des substances nocives pour la nature et autorisant la contamination génétique de l’ensemble du territoire, nous avons assez d’éléments pour affirmer que la culture d’OGM en plein champ, erreur irréversible, est un crime contre l’humanité.

 

QUE PEUT-ON FAIRE ?

 

Prendre conscience, que nous sommes confrontés à un problème de santé publique comme on n’en a encore jamais vu (à cause  de cette  irréversibilité). Savoir qu’il est encore temps d’agir si nous en avons  l’intelligence, l’audace et le courage.

Car les efforts que va demander la protection, ne sont rien, par rapport à la souffrance à vivre que nous allons éviter à nos enfants.

 

Admettre que l’on s’est trompé comme une preuve d’intelligence. Ne pas avoir peur de « rater le train de la science » qui est en passe de dérailler.

 

Traiter ce problème sans précédent en faisant preuve d’une créativité sans limite. Ne pas craindre de bouleverser notre société avec des  solutions originales, car d’un autre côté, un choix désastreux la détruirait.

 

Ne surtout pas suivre comme des  moutons, les pays d’Europe moins prévoyants. Ne pas partir battus en se résignant à la contamination par les pollens de leurs OGM.

 

S’opposer en France à cet agro-business irresponsable dont les « améliorations » ne marchent qu’un temps ; On sait qu’il faut augmenter les doses de pesticides, quand les adventices ou les ravageurs sont devenus résistants [2].

 

Il faut : développer rapidement un projet cohérent pour que la France devienne un conservatoire de BIO-SECURITE, en se protégeant des pays qui ont une vision de profit à court terme. L’argent de la recherche doit être utilisé pour la mise en place d’alternatives visant à une agriculture utilisant le moins de produits chimiques possible.

 

Nous devons cesser d’urgence les importations d’OGM et refuser tout produit de consommation ayant la possibilité d’en contenir, même au-dessous du « seuil » d’étiquetage. Les consommateurs doivent réclamer des certificats écrits aux commerçants, aux fabriquants, aux grossistes...

 

Prévoir des peines très lourdes pour ceux qui en planteraient (accusation d’empoisonnement et préméditation) . Continuer à refuser toute plantation en plein champ, même les essais.

 

Trouver la parade aux pollens venant d’ailleurs: « pièges à pollen » ? Pollinisation anticipée  par des abeilles chargées de pollens non contaminés de plantes sous serre ?  Tests systématiques avec destruction des « mutants » et loi obligeant les détenteurs de brevets à indemniser les agriculteurs ? Désinfection des engins de transport et les voyageurs venant de pays contaminés.

 

Se doter d’outils de contrôle efficaces, embaucher des contrôleurs par centaines, car les semenciers  vendent leurs OGM « par erreur »  pour mettre les pays devant le fait accompli [2]. Responsabiliser les agriculteurs qui devront vérifier les semences : qu’ils redeviennent fiers de nourrir correctement  leurs compatriotes.

 

Faire de notre choix un atout économique majeur en faisant la promotion de cette solution d’avant-garde. Créer une AOC  « NON OGM de France » et un label « plus bio que bio ». Vendre, dès à présent, à l’étranger, ces produits de qualité, BIO-SECURISES comme un trésor préservé. Nos terroirs, notre climat, nos agriculteurs, nous permettront largement de nourrir notre peuple du mieux possible ET d’exporter.

 

Démontrer au monde que l’humanité n’a pas intérêt à « mettre tous ses œufs dans le même panier ». Négocier avec les pays qui cultivent et consomment des OGM, des marchés d’aliments « propres », pour le futur, « en cas de problèmes ». Faire des émules : que toute l’Europe devien- ne conservatoire de la Bio-sécurité.

Nous pouvons montrer l’exemple. Car  le peuple français suivra ce projet avec cohésion et fierté :  contrairement à d’autres peuples moins concernés, le français attache une grande importance à ce qu’il a dans son assiette, il souhaite  protéger sa santé et aime son indépendance.

 

A l’inverse, si nous faisons cette erreur irréversible, qui sera coupable du plus grand scandale de santé publique de tous les temps? Les producteurs agro-chimiques ne sont pas considérés comme responsables des dégâts causés par leurs produits. Les semenciers du GNIS manifestent contre toute présomption de faute à l’encontre des cultivateurs d’OGM. On a vu que les compagnies d’assurance refusaient de couvrir la contamination croisée [2]. Cette levée de boucliers des vendeurs eux-mêmes est la preuve que le danger est là.

 

Notre avenir sanitaire dépend donc, d’abord, des politiques. Certains, tous bords confondus, ont compris la gravité du problème. Qu’ils soient remerciés d’avoir tenté de faire passer la santé publique et la volonté  des français avant tout.

 

Mais les firmes semencières et agro-chimiques sont devenues des lobbies (les cultivateurs se sont vus retirer la maîtrise des semences), introduits au plus haut niveau. En déposant des brevets et des COV sur les modifications qu’elles infligent aux plantes vivrières, ces firmes recherchent la mainmise sur l’alimentation mondiale. Elles manipulent scientifiques et politiques.  Les pressions, l’argent en jeu, la désinformation sont tels, que la santé n’est même pas prise en compte dans les tests de valeur, effectués pour inscrire les nouvelles variétés de semences au catalogue officiel. Le test

 « VAT » concerne uniquement la Valeur Agronomique et Techno-logique. On ne peut pas non plus faire confiance aux "instances évaluatrices" européennes, donnant leurs avis-santé et environnement dans l’urgence des pressions, et n’ayant pas loisir de faire des tests sur la durée.

Devançant les lois, les firmes appliquent aux plantes d’autres technologies hasardeuses (fusion cellulaire, nanotechnologies, irradia-tion, sélection outrancière, biologies synthétiques, plastides transformés, microchromosomes artificiels...) qui échappent actuellement à toute évaluation et sont en passe de devenir la base de notre alimentation.

 

Quand on sait  qu’une plante « stressée » se protège par la production de protéines. Qu’on ne peut pas prédire quelle molécule sera un allergène. Qu’il y a des allergies acquises. Que la prise de certains médicaments peut augmenter la quantité de protéines allergènes dans le sang (l’aspirine, par ex. accroît les taux de gliadine circulant). Qu’on ignore quels sont les individus qui seront séropositifs à ces allergènes. Que nos systèmes immunitaires sont  déjà mis à rude épreuve par les pollutions installées... on se demande si l’urgence n’est pas plutôt d’évaluer ce qui existe, pour tirer la leçon d’ « améliorations » inopportunes.

 

Cependant, la législation européenne n’est pas adaptée à ces débordements. Ne se sentant pas protégés, les peuples d’Europe sont exaspérés. La législation communautaire doit être remaniée afin que les lobbies cessent de mettre en danger la santé publique  en s’appropriant les ressources alimentaires.

 

Il n’y a qu’une solution pour en finir avec ces menaces sans cesse renouvelées: l’Europe doit cesser de reconnaître les brevets et les COV sur son territoire. Instaurer le classement des plantes et des semences comme BIEN COMMUN INALIENABLE, empêchant toute privatisation du vivant par des droits de propriété intellectuelle. Garantissant ainsi le droit des européens à la SANTE.

 

 fiche environnement réalisé par le centre d'information sur l'environnement, réédition, février 2009
 
info.environnement@neuf.fr

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